J'aime particulièrement ces matins où le soleil se fait promesse où les lumières si franches me comblent, où ce ciel d'un bleu "pastel" invite à la rêverie, à la découverte.
Je pars pour une petite visite avec pour objectif "LE PASTEL" ce bleu que l'on appelle aussi bleu charette qui recouvrait les volets de la maison familiale de Castres.
Toulouse est calme, les commerçants bavardent sur le trottoir en jetant les seaux d'eau effaçant les souillures de la veille, seuls les véhicules de livraison encombrent les rues.
Une délicate odeur de café m'incite à m'installer en terrasse
avant de déambuler dans les ruelles le nez au vent.
Je contemple ce fabuleux panel de couleurs, bleu, rose, terre de sienne, balcons ouvragés,
vestiges séculaires, tourelles éclairées par ce jour printanier.
Une vieille dame son panier au bras avance doucement serrant son porte-monnaie sous le bras, une jeune femme fume sa dernière cigarette avant de rejoindre son travail, une jeune institutrice promène ses élèves et me permet de découvrir deux lapins gravés sur le mur de la maison des compagnons...
Les aurais-je vus sans elle?
sans prendre le temps de l'observer attendrie par les regards attentifs de ses petits...
LE PASTEL
Toulouse a connu son siècle d’or de 1463 à 1560 environ.
A l'époque de la Renaissance, la ville s'enrichit et se transforme en véritable
carrefour du commerce du pastel (Isatis Tinctoria).
Le climat et la terre du Midi-Toulousain étaient particulièrement propices à sa culture.
La récolte des feuilles, leur broyage et pétrissage permettent de former des coques, ou cocagnes, d’où est extraite la teinture bleue utilisée pour colorer les draps.
La cocagne vient de « coca » (la galette en occitan)
"Isatis Tinctoria" le pastel, ressemble à une sorte de grosse salade verte.
Lavées, séchées et broyées, les feuilles sont ensuite façonnées en boules
(les fameuses cocagnes).
Après fermentation, elles donnent ''l'agranat", pâte granuleuse noirâtre, qui sert à obtenir la précieuse teinture d'un bleu très soutenu."
Un triangle de culture se dessine d’ailleurs entre les villes d’Albi, de
Toulouse et de Carcassonne et le dote du surnom de "Pays de cocagne".
Des négociants toulousains impulsent le transport des coques,
implantent des comptoirs de commerce partout en Occident,
Toulouse devient alors la plate-forme du commerce du pastel.
Cet âge d’or perdure jusqu’au milieu du XVIème siècle permettant aux riches commerçants toulousains de construire de somptueux hôtels particuliers et d’embellir la cité.
A Toulouse, une vingtaine de superbes hôtels particuliers avec leurs tours de briques roses et leurs sculptures de pierres blanches, contribuent toujours au charme des vieilles rues.
Ne pas manquer entre autres exemples, l'hôtel de Bernuy, édifié par don Juan de
Bernuy, un négociant originaire d'Espagne qui fit une extraordinaire fortune dans le pastel, et qui abrite aujourd'hui le lycée Pierre de Fermat.
Ou encore, l'hôtel d'Assézat construit par le capitoul Pierre d'Assézat, qui accueille maintenant la collection d'art du milliardaire argentin Bemberg.
Une visite à la "Fleurée du Pastel",
Dans cette boutique aux splendides voûtes gothiques, vous choisirez parmi les soieries, les cotons, les bijoux, les objets de décoration, les aquarelles, encres et peintures... tous issus de l'authentique Pastel.
Vous y trouverez aussi des livres qui vous raconteront la fabuleuse épopée de cet Or Bleu. C'est un endroit magique où l'on revit quelques instants le charme d'une époque de grandeur, d'élégance et de séduction.
On y trouve des vêtements réalisés par des artisans-créateurs-styliste
toulousains (AHPY).
La boutique est un bonheur par le lieu qui l’héberge, un bonheur par l’ambiance qui y règne et enfin un bonheur par l’accueil qui vous y est réservé.
illuminée de soleil et d'authenticité.